Article 23 novembre 2022

Les travailleurs québécois sont préoccupés et résilients

Sondage ÉducÉpargne-CSF

La Chambre de la sécurité financière (CSF) et ÉducÉpargne collaboreront, au cours des prochaines années, à plusieurs projets visant à sensibiliser la population québécoise à l’importance d’épargner, pour la retraite ou tout autre projet de vie, et à outiller les Québécois et Québécoises en vue du maintien de leur santé financière. C’est ainsi que les deux organisations ont dévoilé, en octobre dernier, les résultats d’un sondage conjoint, réalisé en collaboration avec Léger. L’objectif principal de ce sondage était de mieux connaître les perceptions et les comportements des travailleuses et travailleurs québécois face à la situation économique actuelle.   

Le sondage a démontré que 85 % des travailleurs sont très (39 %) ou assez préoccupés (45 %) par la situation économique actuelle. En ce qui concerne l’évolution de leur situation financière en 2023, 56 % pensent que leur situation sera semblable à celle à l’heure actuelle, ou même pire (17 %).

« Nous avons entrepris cette collaboration avec ÉducÉpargne afin d’informer nos membres sur la situation des consommateurs d’ici. Or, face à un tel niveau d’anxiété financière chez les travailleurs québécois, nous tenons à rappeler que les conseillers encadrés par la CSF ont d’importantes obligations déontologiques envers leurs clients, dont celle de voir à leurs meilleurs intérêts en fonction de leur situation financière et de leurs objectifs. La mission de la Chambre est de veiller à la protection du public en s’assurant de la déontologie, la discipline et la formation continue des conseillers qui offrent des produits et services financiers au public québécois », indique Me Marie Elaine Farley, présidente et chef de la direction de la CSF. 

Le sondage a aussi mis en lumière une donnée éloquente : en vivant simultanément une situation économique difficile et le prolongement de la pandémie de la COVID-19, les travailleurs québécois se retrouvent davantage inquiets de la situation économique (69 %) que de la pandémie (14 %), une donnée qui devrait guider les membres de la CSF dans leur interaction avec leurs clients.

« On pouvait s’attendre à ce qu’une majorité de gens modifient leurs habitudes en fonction de la situation économique difficile, mais nous avons été étonnés que seulement 6 % d’entre eux aient demandé conseil à un professionnel pour être accompagné avec leur budget, souligne la présidente du conseil d’ÉducÉpargne, Nathalie Bachand, Pl. Fin. Nous ne le répéterons jamais assez, le budget est à la base de tout pour s’assurer une santé financière durable et il doit être révisé le plus souvent possible en fonction des aléas de la vie. »

Des gestes concrets

Plus de la moitié (55 %) des travailleurs québécois ont posé des gestes concrets face à leur situation financière actuelle. De fait, 83 % des travailleurs ayant changé leurs comportements ont coupé dans leurs sorties au restaurant, dans leurs dépenses de loisirs et/ou dans leurs vacances.

En ce qui concerne l’épargne, 20 % des répondants qui ont effectué des changements disent avoir augmenté leur épargne, alors que 23 % l’ont diminué.

Les perceptions des Québécois et leurs comportements dans le contexte économique actuel, comme révélé par ce sondage, nous permettent néanmoins d’être optimistes. En effet, malgré un contexte financier volatil, les Québécois ont fait preuve de bons réflexes face à la tempête en réduisant leurs dépenses.

François Bourdon, associé directeur de Sustainable Market Strategies, se réjouit de constater que bon nombre de Québécois font tout de même preuve de résilience et de confiance. « Je suis davantage surpris par l’optimisme des plus jeunes (18-34 ans), dont 38 % envisagent l’année à venir d’un regard positif, contre 11 % négatif. En comparaison, les 55 ans et plus sont beaucoup plus pessimistes (18 % négatifs contre 14 % positifs) », a-t-il fait remarquer.

En concluant sur une note positive, M. Bourdon croit qu’il est probable que le faible taux de chômage (et donc des perspectives d’emploi rassurantes, surtout pour les plus jeunes) l’emporte sur l’incertitude causée par l’inflation chez la population en général.