Comment savoir si mon client est victime de fraude?

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Comment savoir si mon client est victime de fraude?

Depuis les dernières années, nous avons tous constaté que les fraudeurs font preuve d’une grande créativité afin d’accéder aux informations personnelles des consommateurs. Voici quelques conseils pour détecter les signaux d’alarme et agir dans les règles de l’art.

Le Centre antifraude du Canada signale toujours les types de fraudes dont les Canadiens sont victimes.

Appels, courriels, textos, etc. les pirates ne manquent pas de créativité pour tenter de soutirer des sommes importantes à leurs victimes. Tous les moyens sont bons pour profiter du contexte, de la générosité ou de la peur des gens.

Certains messages invitent leur destinataire à faire un don pour les Ukrainiens, d’autres à fournir des informations personnelles pour recevoir « des compensations », « de l’aide financière d’urgence du gouvernement » ou, d’autres encore menacent de poursuites ou d’emprisonnement si l’on ne verse pas une somme donnée immédiatement ou encore que votre colis a été saisi par les douanes et que vous faites l’objet d’un mandat d’arrêt qui vous coûtera une fortune pour vous libérer!

 

Quels indices?

Il se peut que votre client ne vous parle pas de manière directe d’une offre suspecte. Lui-même n’est peut-être pas conscient que ça l’est, suspect! Il faut donc jouer de finesse pour détecter les situations à risque :

  • Vous connaissez vos clients, vous devez donc vous montrer vigilant par rapport aux événements inhabituels : transferts d’argent bizarres ou étonnants du compte d’un client, signatures douteuses, demandes provenant d’une personne non autorisée, même d’un proche, pour des changements dans des documents importants appartenant au client, personnes qui s’intéressent aux finances du client sans raison valable, pressions exercées par un proche pour obtenir la  signature de documents, comme un contrat de prêt, de vente, un testament...
  • Portez une attention particulière aux cibles privilégiées des fraudeurs : la clientèle vieillissante, la clientèle fortunée distraite et la clientèle qui a un faible niveau de littératie financière.  
  • Il n'y a pas que des fraudeurs extérieurs à l'entourage de la victime : pensez à la manipulation insidieuse faite par les proches (enfants, neveux et nièces, voisins, aide-soignant...) du client, notamment si ce dernier est une personne en situation de vulnérabilité. Les proches vont généralement jouer sur les sentiments, en disant par exemple qu’ils ne peuvent plus payer leur épicerie, que les petits-enfants n’auront rien à manger, etc. 

 

Comment réagir?

Les gens ont tendance à penser que quelqu’un d’autre a probablement déjà signalé la fraude qu’ils constatent ou soupçonnent. Or, si tout le monde pense ainsi, elle ne sera jamais dénoncée. Dans le cas d'une situation de fraude avérée, votre client se retrouve face à un risque élevé de blessures pouvant nuire à sa santé et/ou sa sécurité – rappelons ici qu'une blessure peut être d’ordre physique ou psychologique. Vous avez en conséquence le devoir d’intervenir afin d’éviter des conséquences irréparables pour lui.

 

Lorsqu’une situation d’abus ne fait pas de doute,

il faut agir rapidement, soit aviser sans délai votre service de la conformité et suivre la politique prévue. Vous pourriez notamment être en mesure de bloquer une transaction si celle-ci constitue une fraude potentielle. Vous pourriez également avoir été autorisé préalablement par votre client à communiquer avec un proche pour le prévenir d’une telle situation. Vous veillerez à documenter toutes les démarches effectuées et discussions tenues avec le client dans son dossier. Il serait par ailleurs souhaitable, en collaboration avec votre service de conformité, de faire une dénonciation à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. La Commission fera enquête et informera les autorités responsables.


  • Situation d’une personne âgée, seule et en situation de vulnérabilité : la même procédure s’applique. Si cette personne est suivie par un CLSC, il y a de fortes chances qu’une travailleuse sociale la visite régulièrement pour voir si tout va bien. Vous pouvez donc aussi mettre le CLSC au courant ou rencontrer la travailleuse sociale pour lui communiquer vos inquiétudes, afin de permettre la création d’un filet de protection communautaire dans le milieu. Cela pourrait également faciliter l’identification des abuseurs.


  • Situation d’une personne inapte : dans le cas où c’est un mandataire qui est l’auteur de l’abus, vous devez avertir votre service de la conformité mais aussi, et sans attendre, communiq
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  2. Lorsque vous avez des doutes, mais ne pouvez prouver vos intuitions

  3. Par exemple, vous pouvez avoir l’impression qu’un client n’ose pas vous avouer être victime d’une personne de son entourage qui le pousse à l’avantager indûment. Dans de telles circonstances, il vaut mieux se montrer prudent, car les apparences peuvent être trompeuses. Premièrement, vous devriez aviser votre service de conformité et suivre la politique prévue. Notez au dossier du client les éléments qui laissent croire qu’il y aurait fraude, essayez d’obtenir les informations pertinentes, documentez toutes les démarches effectuées et discussions tenues avec le client.
Si, lors d’une rencontre, votre client est accompagné par une tierce personne que vous soupçonnez de l’intimider ou de l’influencer et si vous doutez de l’intention de votre client de faire une transaction pour lui-même, dans son intérêt, vous pourriez fixer une rencontre seul à seul avec ce dernier pour vérifier si la demande représente bien sa volonté.
N’oubliez pas qu’en vieillissant, nos priorités changent, nos sensibilités aussi. On peut être prêt à se sacrifier pour avantager ceux qu’on aime et avoir le plaisir de les voir en profiter. Le conseiller doit respecter la dignité du client, son rythme, sa volonté, son autonomie, ses sensibilités culturelles ainsi que la confidentialité de son dossier et de son état de santé.


Divers moyens peuvent être pris en amont afin de pouvoir intervenir rapidement et ainsi réduire les risques de fraude ou de maltraitance financière, tout en préservant les intérêts du client. Par exemple, dès les premières rencontres avec lui, abordez la question du déclin cognitif, faites-lui signer une autorisation de communiquer avec la(les) personne(s) de confiance désignée(s) ou un assistant dûment reconnu pour les questions concernant ses affaires personnelles ou financières et améliorez sa littératie financière, une personne bien informée est mieux en mesure de porter un jugement éclairé sur une situation potentiellement anormale. Vous serez ainsi prêt à réagir si jamais vous détectez une situation à risque.

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