Que retenir des résultats du sondage sur la situation économique actuelle des travailleurs québécois?

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Nous avons demandé à François Bourdon, FSA, FICA, CFA, PRM, associé directeur de Sustainable Market Strategies de nous faire part des moments forts qu’il a retenus du sondage sur la situation financière et les inquiétudes des travailleurs québécois.

francois bourdon

Alors que la situation mondiale continue d’entraîner des répercussions sur les ménages québécois, quelques facteurs nous dévoilent des signes encourageants pour l’avenir. Les perceptions des Québécois et leurs comportements dans le contexte économique actuel, comme révélé par ce sondage, nous permettent d’être optimistes.

En effet, malgré un contexte financier volatil, les Québécois ont fait preuve de bons réflexes face à la tempête en réduisant leurs dépenses. Aussi, les placements à revenus fixes deviennent plus intéressants lorsque le taux d’intérêt est élevé, ce qui est positif pour certaines stratégies d’épargne à la retraite.

Si l’inflation et la hausse du coût de la vie ont fait couler beaucoup d’encre, je suis agréablement surpris de constater que bon nombre de Québécois font tout de même preuve de résilience et de confiance. Le quart des répondants s’attendent à ce que leur situation financière s’améliore par rapport à l’année en cours, contre seulement 17 % qui s’attendent à une détérioration. Je suis encore plus surpris par l’optimisme des plus jeunes (18-34 ans), dont 38 % envisagent l’année à venir d’un regard positif, contre 11 % négatif. En comparaison, les 55 ans et plus sont beaucoup plus pessimistes (18 % négatifs contre 14 % positifs). Il est probable que le faible taux de chômage (et donc des perspectives d’emploi rassurantes, surtout pour les plus jeunes) l’emporte sur l’incertitude causée par l’inflation pour les gens en général. Pour se prémunir contre les difficultés financières, 20 % ont décidé d’augmenter leur épargne alors que 19 % ont cessé d’épargner et 8 % ont retiré leur épargne. Encore une fois, c’est un comportement plus positif que je ne l’aurais anticipé considérant l’inflation et la baisse des marchés financiers.

Paradoxalement, la hausse des taux d’intérêts impacte positivement certains instruments d’épargne. De 2008 jusqu’à la fin de 2021, les taux d’intérêt faméliques forçaient les épargnants à se tourner vers des investissements plus risqués pour atteindre leurs objectifs. Aujourd’hui, avec des taux d’intérêt qui avoisinent 5 % pour un CPG ou des fonds obligataires et des taux de rentes qui deviennent intéressants, les gens qui souhaitent atteindre leurs objectifs d’épargne sans prendre trop de risque ont maintenant des choix. Bien sûr, les investissements qui nous avaient habitués à des rendements supérieurs à 10 %, comme les titres boursiers, sont en train de digérer l’effet de taux d’escompte plus élevés; les marchés boursiers sont en baisse d’une vingtaine de pour cent en 2022 et leurs perspectives pour la prochaine année ne sont pas très encourageantes, mais il y actuellement moyen pour chaque type d’investisseur d’y trouver son compte selon son horizon de placements.

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L’inégalité des revenus pendant la vie active est un enjeu abordé depuis plusieurs années, mais d’autres sources de déséquilibre moins connues ont des impacts significatifs à la retraite. Que ce soit l’incidence de cotisations plus basses, la répartition des tâches et des dépenses dans le couple, ou l’approche des femmes face au risque dans les investissements, ces questions gagnent à être discutées lors des rencontres avec les clients. Les professionnels peuvent jouer un rôle déterminant pour surmonter les obstacles pour les femmes à une retraite satisfaisante sur le plan financier.