Bien se préparer avant le départ
Lorsque l’on passe une partie de l’année chez nos voisins du Sud ou ailleurs, cela nécessite une bonne préparation. Voici des conseils et bonnes pratiques à mettre en place pour avoir ses affaires à l’œil.
S’assurer de la fluidité de ses finances
Pour se faciliter la vie et éviter les frais de transaction et de change, ouvrir un compte dans une banque locale peut être une bonne idée si on se rend régulièrement dans le pays. Il peut d’ailleurs s’agir d’une banque canadienne, puisque certaines d’entre elles ont des filiales à l’étranger. « Si l’institution nous offre la possibilité d’avoir un compte en dollars canadiens et un autre en dollars américains par exemple, cela simplifiera les transferts de fonds d’un compte à l’autre », indique Audrée De Champlain, conseillère en sécurité financière à NDC Services financiers. Nul besoin qu’une succursale se trouve physiquement sur place, car tout peut s’effectuer de façon électronique.
Aux États-Unis, détenir une carte de crédit en devises locales est également très commode et permet là encore d’éviter les frais de conversion de devises. « De façon générale, à l’étranger, il est toujours préférable d’utiliser une carte de crédit plutôt qu’une carte de débit, en raison de la meilleure protection qu’elle offre contre les fraudes », souligne Sabrina Landry, planificatrice financière à la Sun Life.
Aviser son conseiller
Il s’avère essentiel d’aviser son conseiller en services financiers de sa période d’absence. « Un formulaire d’autorisation limitée permettra à ce dernier d’effectuer certaines transactions en notre absence. On s’assure également de lui laisser les coordonnées où il pourra nous contacter si besoin est », recommande Audrée De Champlain.
Le cas échéant, grâce à la technologie, il est possible de signer des documents à distance, rappelle Jonathan B. Therrien, planificateur financier, Équipe Major, Gestion de capital Assante. « Avant de partir, il est toutefois préférable d’autoriser son conseiller à effectuer par exemple les opérations récurrentes », dit-il.
Enfin, donner une procuration bancaire à une personne de confiance de son entourage pour qu’elle puisse agir en notre nom est également une bonne idée. « Les institutions financières fournissent généralement un formulaire à cet effet », mentionne Sabrina Landry.
Bien s’assurer
La question de l’assurance est cruciale pour tout Québécois qui s’absente pendant plusieurs semaines ou mois. « Il faut savoir que si l’on passe 183 jours et plus par année en dehors de la province, on perd son admissibilité à la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) », prévient Jonathan B. Therrien. D’où l’importance de se procurer une assurance privée couvrant les soins d’urgence, les frais d’hospitalisation, etc.
« Mais attention, car quand bien même on est encore couvert par la RAMQ, celle-ci ne rembourse pas tout », ajoute Anik Bougie. Une large portion des frais hospitaliers ou de consultation de professionnels de la santé se retrouvera donc éventuellement à la charge du snowbird, à moins qu’il ne soit adéquatement assuré.
Car la RAMQ rembourse les soins médicaux couverts au Québec lorsqu’ils sont offerts par un médecin, un optométriste ou un dentiste à l’étranger, mais uniquement à la hauteur de ce qui est remboursé ici.
Peut-on compter sur l’assurance-voyage souvent reliée à sa carte de crédit ? « C’est un complément, mais les limitations sont nombreuses et elle est généralement insuffisante », estime Sabrina Landry. Certains émetteurs exigent aussi que le billet d’avion ou l’hôtel soit payé avec la carte de crédit. De plus, les montants des frais admissibles et les couvertures varient grandement d’une carte à l’autre, allant de 3 à 62 jours.
Conduire à l’étranger
Bien des hivernants ou snowbirds décident de se rendre aux États-Unis avec leur propre véhicule. En cas d’accident de la route, la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) versera des indemnités pour les dommages corporels subis, et ce, que l’on soit responsable ou pas de l’accident. Par contre, au moment de l’accident, le coût des soins à l’étranger peut largement dépasser celui fixé par la RAMQ.
Il faut savoir aussi que la SAAQ ne couvre pas les blessures que l’on a causées à d’autres personnes ni les dommages matériels. C’est pourquoi il est important également de détenir une bonne assurance responsabilité civile si l’on conduit en dehors du pays. À cet égard, le Bureau d’assurance du Canada (BAC) indique qu’il peut être judicieux d’augmenter le montant en responsabilité civile de son assurance automobile afin de détenir une couverture plus élevée en cas de poursuite pour des dommages corporels ou matériels commis involontairement à autrui.
Quelques mesures prises avant son séjour à l’étranger peuvent donc permettre de s’éviter de grands tracas.
Références
Ce texte est tiré d’un article paru dans l’édition été 2024 du le CSFMag+.