Planification de l'épargne-retraite : les femmes peinent toujours à combler l'écart avec les hommes au Québec
Montréal, le 7 mars 2024 – Une étude récente, réalisée pour la Chambre de la sécurité financière (CSF) et ÉducÉpargne en collaboration avec Léger et l’Institut national de recherche scientifique, met en lumière les nombreux défis rencontrés par les femmes lorsque vient le temps de planifier leur retraite.
Cette enquête visait à mieux comprendre les disparités entre hommes et femmes en matière d’épargne-retraite, en tenant compte, entre autres, des inégalités salariales persistantes qui impactent considérablement la capacité d'épargne des femmes. Les résultats révèlent un niveau d'obstacles supplémentaires et d'anxiété qui entravent les efforts financiers de celles-ci.
Plus d’obstacles à l’épargne pour les femmes
- Près d’une Québécoise sur trois (30%) n'a pas commencé à planifier sa retraite et déclare ne pas avoir de revenus suffisants pour épargner en vue de celle-ci, comparativement à un cinquième (20%) des hommes dans la même situation.
- Même à salaire égal, 21% de Québécoises ne parviennent pas à épargner pour la retraite comparativement à 16% des Québécois, avec une disparité plus marquée dans la tranche de revenus de 50000$ à 74999$ (22% pour les femmes comparé à 13% pour les hommes).
- Au cours des cinq dernières années, 66% des femmes ont été confrontées à au moins un événement limitant leur capacité d’épargne, comparé à 60% des hommes. Les principaux obstacles mentionnés, en ordre d’importance, incluent le remboursement de dettes, des revenus insuffisants, des problèmes de santé, une séparation conjugale, la prise en charge de personnes dépendantes, la perte d’emploi et réduction de revenus due à un congé parental.
- 60 % des femmes déclarent percevoir un salaire inférieur à celui de leur conjoint. Malgré cela, 43% des ménages partagent les dépenses familiales à parts égales ou proportionnellement à leurs revenus respectifs, une pratique qui peut appauvrir la personne qui gagne le moins à moyen et à long terme si les écarts de revenus sont conséquents.
Parmi les personnes vivant en couple, seulement 30% essaient d’équilibrer l’épargne avec leur partenaire en réalisant des placements pour chacun, alors que 41% épargnent séparément (et 11% n’épargnent pas du tout). Or, les hommes sont beaucoup plus nombreux à déclarer avoir plus d’épargne que leur conjointe (41% versus 28%).
La retraite, source d’anxiété pour les femmes
De manière générale, 69% des femmes redoutent de manquer de revenus à la retraite, un pourcentage nettement plus élevé que celui des hommes (56%). De même, elles sont plus nombreuses à craindre de ne pas pouvoir se payer les soins nécessaires pour conserver leur autonomie (58% contre 49%).
Cette préoccupation est encore plus marquée chez les femmes à revenu moyen, où le pourcentage atteint un niveau alarmant de 74%, tandis que les hommes percevant le même salaire ne présentent pas de variation significative dans leurs préoccupations (59%). Ces chiffres mettent en lumière une disparité criante dans la perception de la sécurité financière à la retraite entre les genres.
En outre, quel que soit leur niveau de revenu, les femmes se sentent nettement moins confiantes dans leurs compétences financières par rapport aux hommes. Cette disparité se manifeste dans divers domaines, tels que l'épargne et les placements (33% versus 50%), la gestion de l'impôt personnel (28% versus 43%) et la maîtrise du crédit (62% versus 69%).
Face à ces constats alarmants, la CSF et ÉducÉpargne appellent à une action concertée pour combler les lacunes en matière d'éducation financière, sensibiliser sur les inégalités persistantes et promouvoir une gestion financière équitable et inclusive.
Citations :
« En leur qualité de professionnels, nos membres ont l'obligation de veiller en tout temps aux meilleurs intérêts de leurs clients, en fournissant des conseils impartiaux et transparents, en démystifiant les informations et en répondant aux besoins de chaque individu. C’est pourquoi la CSF s'engage à rechercher et partager des informations qui permettent à nos membres de bénéficier d’une compréhension approfondie des enjeux financiers, tout en les mettant à la disposition du grand public.» - Me Marie Elaine Farley, présidente et chef de la direction de la Chambre de la sécurité financière
« Au vu de ces résultats, il paraît plus essentiel que jamais de bien informer les femmes pour les aider à surmonter ces barrières et renforcer leur confiance en matière de finances personnelles. Nos données démontrent que l’éducation financière est à la base de tout. Ce sera donc notre rôle de sensibiliser les femmes sur leur situation particulière, en plus de leur donner des pistes de solution pour qu’elles puissent profiter d’une santé financière durable. » - Nathalie Bachand, la présidente du conseil d’ÉducÉpargne
« Les écarts de salaires entre les femmes et les hommes ne sont une surprise pour personne. Cependant, ce qui est plus inquiétant est que de nombreux couples ne tiennent pas compte de cet écart dans la gestion quotidienne et encore moins dans la planification de leur retraite. Il est donc primordial que les professionnels et l’industrie financière veillent à bien outiller les femmes, et à sensibiliser les hommes, afin que toutes et tous puissent profiter d’une retraite stimulante et confortable financièrement. » - Hélène Belleau, professeure à l’INRS et titulaire de la Chaire argent, inégalités et société
WEBINAIRE GRATUIT SUR LA PLANIFICATION DE L’ÉPARGNE ET DE LA RETRAITE LE 24 AVRIL
- ÉducÉpargne et la Chambre de la sécurité financière organiseront un webinaire ouvert à tous sur le sujet le 24 avril prochain, rendez-vous ici pour plus d’information.
Méthodologie du sondage
Ce sondage Web a été réalisé par Léger du 5 au 16 décembre 2023 auprès de 1504 Québécois.es âgés.es entre 25 et 74 ans. La marge d’erreur maximale pour un échantillon de 1504 répondants est de 2,5%, 19 fois sur 20.
Si vous souhaitez consulter les résultats complets de l'étude, veuillez en faire la demande en écrivant à info@chambresf.com